Un vidéo pour continuer de parler du plaisir de jouer et de l'importance de l'implication du corps dans les intentions de jeu.
J'ai choisi ce cover du morceau de Seal, "Kiss from a rose" par le Martin Miller Session Band. Ce groupe joue vraiment très très bien, il n'est pourtant pas vraiment connu même si chacun de ses membres s'est taillé une belle réputation dans le métier. Martin Miller organise régulièrement des sessions dans lesquelles il invite des musiciens de renommée planétaire (Andy Timmons, Paul Gilbert) et dans cette session, c'est Lari Basilio, guitariste virtuose brésilienne, au jeu fin, subtil et expressif qui est invitée.
Les quelques commentaires qui vont suivre sont avant tout des ressentis et une conviction profonde que le corps est le vecteur des intentions que nous voulons mettre dans notre musique. Chaque mouvement, chaque émotion a un impact sur les notes et les phrases que nous jouons. L'énergie (au sens dynamique) avec laquelle nous attaquons les notes ou avec laquelle nous approchons tel ou tel phrasé va impacter de façon considérable le rendu sonore. Si on y va en hésitant, autrement dit, en se retenant mentalement et physiquement, alors on entendra quelque chose de peu sûr et peu assumé. L'inverse est tout aussi vrai, quand on joue avec le cœur et avec le corps, nos intentions devient claires et lisibles pour les autres!
Le morceau s'ouvre sur la mélodie à l'unisson guitares/voix et dès le break d'entrée, on sent l'énergie monter et sur les mesures suivantes on peut voir à quel point ils kiffent tous d'être dans cette pièce à jouer ensemble (plutôt chouette d'ailleurs, la déco), et ça nous donne envie de continuer à écouter et à regarder!
Au début du couplet, le bassiste qui est aussi chanteur sur ce coup-là (suffisamment rares pour être mentionnés, Les Claypool, Sting,..) nous met dans l'ambiance. On sent le sourire dans sa voix et ça fait du bien de sentir qu'il prend du plaisir à faire ce qu'il fait. Et il n'est pas le seul à s'éclater!
On peut clairement voir que le clavier est à fond dans ses intentions et sa gestuelle et pourtant on est sur une ambiance cool. Pas besoin de bourriner pour s'impliquer...
A partir du refrain, on monte encore d'un cran et le groove s'installe, tranquillement et sûrement, chaque musicien vit ce qu'il joue à sa manière. Tous impliquent leur corps dans une énergie collective, maîtrisée et cohérente. Encore une fois, pas besoin de s'accrocher au lustre pour montrer qu'on est présent, un simple balancement, un sourire, un regard, une posture, un geste peuvent suffire.
La suite du morceau est une succession de couplet et de refrains qui gonfle en énergie et met en évidence une gradation régulière des intentions de jeu et de la gestuelle, notamment du batteur et du clavier (finalement les guitaristes restent plutôt discrets... pour le moment). Pour le moment..., oui, car on en arrive au moment des solos de guitare. Solos dont l'essence est la création sur le moment, l'improvisation. Les musiciens qui accompagnent et qui entendent pour la première fois les phrases lancées par les guitaristes, s'en délectent tout en créant un accompagnement adapté sur l'instant. On voit bien que c'est l'éclate totale pour tout le monde
Smile & Groove!
Et voilà, mon petit topo se termine, pas de grandes révélations, mais un petit focus sur ce qui compte beaucoup pour moi et que j'essaie de transmettre à mes élèves!